Définition de l’attitude « Zéro mépris » selon Hervé Sérieyx, figure reconnue dans le champ du management humaniste et de l’engagement civique :
« Le zéro mépris est une attitude fondamentale qui consiste à ne jamais disqualifier une personne, même quand on condamne ou conteste fermement ce qu’elle dit ou ce qu’elle fait. »
Les principes de l’attitude Zéro Mépris :
- Différencier la personne de ses actes ou de ses idées
→ On peut rejeter un propos, une action, une décision, sans pour autant disqualifier l’individu qui les porte. - Refuser les formes de violence symbolique
→ Mépris, sarcasme, condescendance, humiliation, ironie destructrice : autant de pratiques qui brisent la confiance et entravent le dialogue. - S’engager dans une relation digne et respectueuse
→ Le respect inconditionnel de la personne humaine devient une boussole dans les contextes d’autorité, d’éducation, de conflit ou de désaccord. - Assumer une posture de responsabilité relationnelle
→ Le Zéro Mépris n’est pas une forme de passivité ou de mollesse, c’est un acte volontaire de tenue relationnelle, même dans des situations tendues.
Pourquoi c’est puissant en management et en facilitation ?
- Il rétablit la dignité dans la relation de travail, même en situation de désaccord ou de faute.
- Il préserve les liens même en cas de rupture ou de sanction.
- Il contribue à un cadre éthique clair, propice à la coopération, à la justice organisationnelle, et à l’inclusion.
- Il s’inscrit dans une culture du dialogue exigeante, à rebours du management autoritaire ou cynique.
Sérieyx en résume ainsi la portée :
« Le mépris est le plus toxique des poisons relationnels. Il détruit toute envie de progresser. Il fige les situations. Il coupe les ponts. Le Zéro Mépris est la condition de toute dynamique humaine. »
Une analyse qui rejoint celle du sociologue Axel Honneth:
L’attitude Zéro Mépris prônée par Hervé Sérieyx entre fortement en résonance avec la pensée du sociologue Axel Honneth, notamment sa théorie de la lutte pour la reconnaissance, exposée dans La lutte pour la reconnaissance. Une grammaire morale des conflits sociaux (2000).:
« Ce n’est qu’à travers l’expérience d’une reconnaissance intersubjective que les individus peuvent développer une relation positive à eux-mêmes. »
— Axel Honneth, La lutte pour la reconnaissance, 2000, p. 165.
Lien avec l’attitude Zéro Mépris :
Le mépris, selon Honneth, porte atteinte à l'intégrité morale de l’individu. Il empêche la construction de l’estime de soi et peut entraîner des formes de retrait, de ressentiment ou de colère.
À l’inverse, la reconnaissance est une condition de possibilité du développement personnel, mais aussi du lien social durable.
En refusant de disqualifier une personne même en cas de désaccord, l’attitude Zéro Mépris participe d’une éthique de la reconnaissance, où la dignité de chacun est préservée.