La posture de facilitation se distingue par une attitude d’écoute active, de neutralité bienveillante et de mise en mouvement du collectif. Elle consiste à créer les conditions de l’intelligence collective, en favorisant la participation, la co-construction et l’expression des différentes voix au sein d’un groupe.
Plutôt que de détenir ou d’imposer une solution, le facilitateur ou la facilitatrice oriente l’attention sur le processus, accompagne les dynamiques de groupe et soutient l’émergence de réponses partagées, souvent inédites.
La posture de facilitation : une manière singulière d’exercer l’autorité
La posture de facilitation constitue une manière particulière et contemporaine d’occuper la position d’autorité. Elle s’éloigne de la figure verticale du chef qui dirige par prescription, pour incarner une autorité relationnelle, située et réflexive.
Voici quelques éléments de distinction :
Autorité de service : le facilitateur n’exerce pas l’autorité pour contrôler, mais pour servir le collectif, en garantissant un cadre, une équité de parole et une progression dans le travail.
Autorité par le cadre : l’autorité ne s’incarne pas dans les contenus (ce qu’il faut penser ou faire), mais dans la tenue du cadre méthodologique : temps, règles du jeu, dispositifs.
Autorité sans domination : le facilitateur ne prend pas le pouvoir sur le groupe, mais délègue du pouvoir au groupe, tout en assumant pleinement sa responsabilité sur le processus.
Autorité générative : cette posture permet de faire advenir des solutions inédites, en activant le potentiel du collectif plutôt qu’en projetant une solution toute faite.
Conclusion
La facilitation n'est pas une absence d’autorité, mais une transfiguration de l’autorité :
elle ne repose ni sur la hiérarchie, ni sur l’expertise exclusive, mais sur la capacité à faire advenir des situations fertiles.
Elle suppose une grande maîtrise de soi, une vigilance éthique, et une confiance dans les dynamiques collectives